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SIBO signifie « prolifération bactérienne de l'intestin grêle ». Cela signifie que les bactéries qui vivent dans votre intestin grêle sont envahies et que les éléments qui maintiennent l'équilibre de votre flore intestinale ne fonctionnent pas.

Cette prolifération bactérienne est connue sous l’acronyme anglo-saxon SIBO (pour Small Intestinal Bacterial Overgrowth). « Ce n’est pas un problème de qualité des bactéries, mais une multiplication de bactéries normales à un endroit qui n’est pas normal », résume Mickael Bouin, gastroentérologue au Centre hospitalier de Montréal. En se multipliant dans l’intestin grêle, ces bactéries − qui consomment des glucides − produisent des gaz (hydrogène, méthane…) qui peuvent être à l’origine de symptômes variés qui ressemblent à ceux du syndrome du côlon irritable, ce qui rend la délimitation diagnostique difficile.

Facteurs qui protègent contre le développement de SIBO et qui peuvent être susceptibles d'être perturbés par la maladie.

C’est par un réseau complexe de fonctions chimiques et mécaniques que l’organisme maintient  l’équilibre de la flore dans votre intestin. Pour que SIBO se produise, une ou plusieurs de ces fonctions doivent être défaillantes. L'acide gastrique, la bile, les enzymes et les immunoglobulines sont quelques-uns des produits chimiques qui contrôlent les bactéries dans l'intestin grêle. Différentes conditions peuvent inhiber ces fonctions chimiques et ainsi diminuer des mécanismes essentiels qui seront ralentis ou altérés. Ainsi par le déséquilibre des fonctions les bactéries de l’intestin grêle auront plus de temps pour se multiplier et celles du colon pourront commencer à remonter.

La vidange du contenu alimentaire de l'intestin grêle dans le gros intestin est un autre mécanisme de nettoyage important. Si ce mécanisme est ralenti ou altéré, les bactéries de l'intestin grêle ont plus de temps pour se reproduire et les bactéries du gros intestin peuvent commencer à remonter.

Plusieurs facteurs pourraient prédisposer au SIBO comme le traitement au long cours d’antiacides, des carences nutritionnelles (vitamines ADEK, vit. B12, oméga 3), des troubles de la motilité de l’intestin grêle avec l’altération du complexe moteur migrant, la dysfonction de la valve iléo-caecale et l’insuffisance biliaire entre autres.

L’état des lieux est essentiel même s’il est complexe. Pour y parvenir, on utilise deux méthodes : l’aspiration et l’analyse bactériologique du liquide contenu dans le jéjunum, une partie de l’intestin grêle. Les gastroentérologues leur préfèrent toutefois une technique plus simple et non invasive : un test respiratoire pour analyser les gaz expirés par le patient après ingestion de glucose ou de lactulose. L’excès d’hydrogène, de dihydrogène sulfureux. et de méthane, uniquement produits par les microorganismes, est révélateur.

Le méthane, que les spécialistes américains du Sibo mesurent n’est plus mesuré par le Dr Donatini car il correspond à la constipation chronique. Mais c’est un test avec le relevé de trois types de composés organiques volatils, correspondent aux trois entérotypes pour toute personne, qui est le plus éclairant.

Un plan de traitement SIBO efficace doit traiter non seulement la prolifération bactérienne, mais également toutes les causes sous-jacentes de cette prolifération. Ce n'est que lorsque nous effectuons une anamnèse et un test respiratoire lors de notre consultation initiale que l’ensemble du profil du déséquilibre est identifié.